“Joséphine n’existait pas ” première révélation d’Amaury Lefévure, commissaire de l’exposition du bicentenaire de la mort de l’impératrice ! Moi qui croyait tout savoir de l’égérie napoléonienne, je découvre lors de cette visite les multiples passions méconnues de l’impératrice et son art de gérer son image.
Joséphine donc, c’est le doux prénom que lui fit endosser Napoléon Bonaparte,en 1896,lors de leur mariage probablement pour effacer la vie mouvementée de Rose de Tascher de la Pagerie, née le 23 juin 1863 à la Martinique. La belle békée, mariée à seize ans avec le vicomte Alexandre de Beauharnais revendiqua tôt son émancipation. Mère de deux enfants, elle ose se séparer de son époux à 22 ans, pour mener une vie dissolue dans le Paris révolutionnaire . L’Histoire la rattrappe et elle est emprisonnée en 1894. Elle échappe à la guillotine par la chute de Robespierre, quelques mois avant de rencontrer le jeune Bonaparte ( 26 ans , elle en a 32).
Coup de foudre et mariage civil quatre mois plus tard, avant de le suivre en Italie. Joséphine devient ainsi l’égérie du jeune général et participe à son ascension fulgurante. Icône du Consulat puis de l’Empire, elle dicte les modes et impose son image de marque avec maestria, celle d’une femme différente, moderne. Follement aimée , elle accepte pourtant le divorce tout en continuant d’influencer par son style, l’Empire. Joséphine répudiée, dépense sans compter avec la bénédiction de son ex- mari.
Avec son marchand de mode, Hyppolite Leroy, elle lance la ligne Empire, le châle cachemire, la mousseline brodée et redonne de l’élan à la soierie lyonnaise et à l’industrie textile française. Copiée dans toute l’Europe, adulée par les têtes couronnées, elle se complait dans son rôle de grand-mère ( son petit-fils, le futur Napoléon III) et pratique la randonnée en Suisse.
Mais Joséphine est aussi passionnée d’art antique et contemporain, de musique et toquée de botanique. Dans sa demeure de la Malmaison, elle crée l’une des plus belles roseraies de France. Elle meurt d’une pneumonie à 50 ans, dûe à un refroidissement lors d’une promenade avec le Tsar Alexandre 1er de Russie. So chic!
La scénographie ouverte de l’expo- permet d’évoquer sa vie et ses différents pôles d’influence : mobilier, arts de la table, mode et accesssoires, arts, dominée par les portraits qui soulignent tous l’élégance de la muse de Napoléon … Pour la botanique, le parcours se poursuit dans le jardin du Luxembourg à la recherche des arbres favoris de l’Impératrice et à la Malmaison. Un regard qui éclaire en objets des aspects méconnus de l’intimité de Josephine.
http://www.museeduluxembourg.fr/
12 mars au 29 juin 2014